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Presque accident : pourquoi le déclarer et s’en préoccuper ?
Un travailleur qui apprécie mal une marche d’escalier et évite de justesse une chute en s’accrochant à la rampe ; des…
Un travailleur qui apprécie mal une marche d’escalier et évite de justesse une chute en s’accrochant à la rampe ; des classeurs qui, mal rangés sur une étagère située dans un bureau, manquent de peu de tomber sur un travailleur ; un engin roulant qui évite de justesse un travailleur se trouvant dans une zone interdite d’accès aux piétons ; tels sont quelques exemples de presque accidents qui sont très souvent rencontrés en milieu professionnel, tous secteurs d’activités confondus. Cela peut paraitre anodin et malheureusement passer inaperçu, surtout que le pire aura été évité in extrémis alors qu’il ne s’agirait peut-être que d’un sursis. Le presque accident occupe une place prépondérante dans la prévention des risques professionnels et l’attention qui doit lui être portée est donc très loin d’être anodine. Qu’est ce qui pourrait expliquer que ces évènements s’avèrent finalement avoir un poids conséquent ? Comment intégrer facilement et efficacement les presque accidents dans le processus global de prévention des risques professionnels ? Ces quelques orientations constituent le fil conducteur de cet article.Vers une définition du presque accident

Comprendre le presque accident : la pyramide des risques
Pour comprendre théoriquement l’intérêt que revêt un presque accident, il faut se plonger dans la littérature spécialisée en sécurité et santé au travail et plus principalement aux études empiriques qui ont été réalisées en la matière. A ce jour, deux principaux travaux servent de référence, il s’agit des travaux de Heinrich et ceux de Bird. En 1931, l’ingénieur Herbert W. Heinrich mène une étude statistique d’environ 50000 accidents du travail au sein des entreprises industrielles Américaines. Il réussit à mettre en évidence le lien de causalité existant entre les comportements à risque observés à des différents postes de travail et la conséquence la plus grave qui en résulterait à savoir un accident entrainant le décès de la victime. Selon Heinrich, un ensemble de comportements à risque se répétant, conduiraient à des presque accidents, eux-mêmes susceptibles d’entrainer des accidents plus ou moins graves capables d’entrainer la mort. Près de 30 années après la publication de ces travaux, précisément en 1969, Franck E. Bird poursuivait dans la même lancée en s’appuyant cette fois sur une population un peu plus conséquente, soit plus de 1700000 accidents déclarés dans un peu moins de 300 entreprises. Les comportements à risques identifiés à la base de ces accidents présentaient une progression similaire à celle de la pyramide des risques de Heinrich : soit des presque accidents, des accidents entrainant des blessures légères, des accidents causant des dommages corporels plus sévères et au sommet de la pyramide, un accident débouchant sur le décès du travailleur concerné.