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Réglementation et Risques : Comprendre les défis des Installations Classées Pour la Protection de l’Environnement (ICPE)

Résumé de l'article en 30 secondes

Les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) sont des infrastructures industrielles et agricoles soumises à une réglementation stricte en raison des risques qu’elles peuvent représenter pour la santé publique et l’environnement.

Cette réglementation vise à prévenir les accidents majeurs et à minimiser les nuisances potentielles.

Comprendre le cadre juridique des ICPE est essentiel pour les professionnels responsables de la gestion des risques et de la conformité au sein de ces entreprises.

Cet article explore la définition des ICPE, leur cadre réglementaire, ainsi que les obligations et responsabilités des exploitants.

Qu’est-ce qu’une Installation Classée pour la Protection de l’Environnement ? 

Cadre réglementaire 

Le cadre réglementaire des ICPE est défini au travers de l’article L511-1 du Code de l’Environnement. Cet article vise à encadrer toutes les installations susceptibles de présenter des dangers ou des inconvénients pour la santé publique, la sécurité, l’environnement et le bien-être des riverains. Les ICPE incluent une variété d’activités, telles que les usines, les ateliers, les dépôts et les chantiers, exploitées par des personnes physiques ou morales, publiques ou privées. 

Risques associés à l’exploitation d’une ICPE 

L’exploitation d’une ICPE présente divers risques qui peuvent entraîner des conséquences graves sur la santé humaine et l’environnement. Parmi les dangers les plus courants figurent la pollution de l’air, de l’eau et du sol, ainsi que les risques d’accidents majeurs, tels que les explosions et les incendies. Ces risques sont souvent liés à la nature des substances utilisées ou stockées dans l’installation. 

Exemples d’accidents majeurs associés à l’exploitation d’une ICPE 

L’histoire des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) est marquée par plusieurs accidents majeurs qui ont entraîné des conséquences dévastatrices sur la santé publique et l’environnement.  

  • 10 juillet 1976 : L’accident de Seveso, en Italie, se produit lorsque l’usine chimique Icmesa libère un nuage toxique de dioxines. Cet incident entraîne l’évacuation de 15 000 habitants et la mort de 3 300 animaux, provoquant une prise de conscience mondiale des risques industriels. 
  • 21 septembre 2001 : L’explosion d’environ 300 tonnes de nitrate d’ammonium au sein de l’usine AZF à Toulouse, classée Seveso, fait 31 morts, 2 500 blessés ainsi que d’importants dégâts matériels. Cet accident met en lumière la nécessité de renforcer les mesures de sécurité dans les installations classées. 
  • 26 septembre 2019 : Un incendie dans deux sites industriels à Rouen, dont l’un est classé Seveso, entraîne des évacuations et des mesures d’urgence pour protéger la population. Les pompiers doivent faire face à des relargages de liquides combustibles, soulignant les risques associés à la gestion des substances dangereuses. 

Ces accidents ont conduit à des évolutions réglementaires majeures, notamment l’adoption de la directive Seveso dont la 3ème version est actuellement en vigueur ainsi que la révision des exigences de sécurité pour les ICPE.  

Encadrement des activités d’une Installation Classée Pour la Protection de l’Environnement 

Organisation des autorités de contrôle 

L’organisation des autorités de contrôle des ICPE repose sur une hiérarchie claire, impliquant des instances à différents niveaux : européen, national et départemental. Au niveau européen, la réglementation ICPE est influencée par des directives telles que la directive Seveso, qui impose aux États membres de l’Union Européenne de surveiller les sites industriels à risque. 

Au niveau national, le Ministère de la Transition Écologique (MTE) est l’autorité centrale responsable de l’élaboration et de la mise en œuvre de la réglementation relative aux ICPE. La Direction Générale de la Prévention des Risques (DGPR) au sein du MTE joue un rôle clé dans la définition des normes et des exigences applicables aux installations classées.  

Au niveau départemental, l’inspection des ICPE est principalement assurée par les Directions Régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL). Ces instances, sous l’autorité des préfets, sont responsables de l’instruction des dossiers de demande d’autorisation d’exploiter, de la surveillance des installations en fonctionnement, ainsi que de la mise en œuvre des contrôles réglementaires. Les inspecteurs sont des agents assermentés de l’État chargés de veiller au respect des prescriptions environnementales. 

Les préfets, en tant que représentants de l’État au niveau local, jouent un rôle essentiel dans la coordination des actions de contrôle et dans la prise de décisions concernant l’autorisation et la régulation des installations classées. 

Nomenclature et rubriques ICPE 

La nomenclature des ICPE est un outil réglementaire qui détermine le régime de classement et les exigences applicables aux installations. Elle est publiée dans le Code de l’Environnement et se divise en quatre grandes catégories, chacune correspondant à des types d’activités ou de substances spécifiques. 

  1. Substances (rubriques de type 1XXX) : Cette catégorie inclut les substances utilisées dans les installations, comme les produits combustibles. 
  1. Activités (rubriques de type 2XXX) : Ces rubriques définissent les différentes activités industrielles, comme la fabrication ou le stockage de produits. Par exemple, la rubrique 2921 concerne les tours aéroréfrigérantes. 
  1. Installations classées IED (rubriques de type 3XXX) : Cette catégorie est dédiée aux installations relevant de la directive sur les émissions industrielles (IED), qui vise à réduire la pollution provenant des activités industrielles. Par exemple, la rubrique 3410 concerne la fabrication de produits chimiques organiques. 
  1. Substances relevant de la directive Seveso III (rubriques de type 4XXX) : Ces rubriques incluent les installations qui manipulent des substances dangereuses. Par exemple, la rubrique 4330 concerne les liquides inflammables de catégorie 1. 

Régimes ICPE 

Les ICPE sont soumises pour chaque rubrique applicable à différents régimes qui déterminent les obligations réglementaires et les procédures à suivre pour leur fonctionnement. Ces régimes sont classés en quatre catégories principales : 

  1. Régime de déclaration (D) : Ce régime s’applique aux installations considérées comme moins dangereuses et / polluantes. Les exploitants doivent effectuer une simple déclaration en préfecture.  
  1. Régime de déclaration avec contrôle périodique (DC) : Ce régime est similaire au régime de déclaration, mais il impose des contrôles réguliers par des organismes agréés.  
  1. Régime d’enregistrement (E) : Ce régime s’applique à des installations telles que les élevages, les stations-service et les entrepôts de produits combustibles. Les exploitants doivent soumettre une demande d’enregistrement avant toute mise en service, justifiant qu’ils respectent les mesures techniques de prévention des nuisances définies dans un arrêté de prescriptions générales. Ce régime est considéré comme une autorisation simplifiée. 
  1. Régime d’autorisation (A) : Ce régime concerne les installations présentant d’importants risques pour l’environnement. Les exploitants doivent soumettre une demande d’autorisation détaillée, incluant une étude d’impact et une étude des dangers. Après une enquête publique, le préfet peut autoriser ou refuser le fonctionnement de l’installation, qui ne peut débuter qu’après la mise en place des mesures spécifiées dans l’arrêté préfectoral d’autorisation. 

Cas des ICPE classées Seveso 

Les ICPE soumises à Autorisation peuvent être également classées en tant qu’établissements Seveso en fonction des quantités de substances dangereuses qu’elles manipulent. La directive Seveso III, entrée en vigueur en juin 2015, établit deux catégories de classement : Seveso seuil bas et Seveso seuil haut : 

  1. Seveso seuil bas : Ces établissements manipulent des quantités de substances dangereuses qui ne dépassent pas certains seuils définis par la nomenclature ICPE. Bien qu’ils présentent des risques moins importants que les établissements seuil haut, ils doivent tout de même mettre en place des mesures de prévention adéquates et élaborer un plan d’urgence interne. Ces installations doivent également informer le public sur les dangers et les mesures à prendre en cas d’accident. 
  1. Seveso seuil haut : Les établissements classés Seveso seuil haut, quant à eux, gèrent des quantités de substances dangereuses plus élevées. Ces installations sont soumises à des exigences réglementaires plus strictes ajoutant notamment la mise en œuvre d’un plan particulier d’intervention (PPI) pour coordonner les actions en cas d’accident. 

Sanctions prévues en cas de non-respect de la réglementation ICPE  

Le non-respect de la réglementation relative aux ICPE peut entraîner des sanctions administratives et pénales significatives.  

Sanctions administratives : En cas de non-respect des prescriptions imposées par les arrêtés préfectoraux, l’inspection des ICPE peut proposer plusieurs mesures correctives. Cela peut inclure des mises en demeure, des amendes administratives pouvant atteindre 15 000 euros, et des astreintes journalières de 1 500 euros. Si l’exploitant ne se conforme pas aux exigences après une mise en demeure, le préfet peut ordonner la suspension de l’activité de l’installation ou même sa fermeture temporaire jusqu’à ce que les mesures correctives soient mises en œuvre. 

Sanctions pénales : Les infractions aux réglementations ICPE peuvent également donner lieu à des poursuites pénales. Les exploitants qui ne respectent pas les conditions d’exploitation peuvent faire face à des contraventions de 5ème classe, entraînant des amendes allant jusqu’à 1 500 euros pour les personnes physiques et 7 500 euros pour les personnes morales. Dans les cas les plus graves, comme l’exploitation d’une installation sans autorisation ou le non-respect d’une mise en demeure, les peines peuvent inclure des amendes allant jusqu’à 150 000 euros et des peines d’emprisonnement pouvant atteindre deux ans. 

Les Installations Classées Pour la Protection de l’Environnement en chiffre

En 2024, la France comptait 18 963 sites soumis au régime d’autorisation, 22 920 sites sous le régime d’enregistrement, et 450 000 installations relevant du régime de déclaration. 

Parmi ces installations, un total de 1 299 établissements sont classés sous la directive Seveso III, dont 702 sont classés Seveso seuil haut et 597 Seveso seuil bas. Ces chiffres témoignent de l’importance des ICPE dans la gestion des risques industriels et de la nécessité d’une surveillance rigoureuse pour prévenir les accidents majeurs. 

L’inspection des ICPE a réalisé 24 414 visites d’inspection en 2024, ce qui souligne l’engagement des autorités à garantir la conformité des installations avec les réglementations en vigueur. Ces données illustrent non seulement l’ampleur des installations classées en France, mais aussi l’importance d’un cadre réglementaire solide pour assurer la sécurité des populations et la préservation de l’environnement. 

Ce qu’il faut retenir 

Les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) représentent un enjeu majeur pour la sécurité publique et la préservation de l’environnement. Soumises à une réglementation stricte, ces installations doivent respecter des normes rigoureuses en matière de prévention des risques et de gestion des substances dangereuses. Il est crucial pour les exploitants d’ICPE de se conformer aux différents régimes réglementaires, qu’il s’agisse de déclarations, d’enregistrements ou d’autorisations, afin de minimiser les risques d’accidents majeurs. 

Les accidents historiques, tels que ceux de Seveso et d’AZF, rappellent l’importance d’une vigilance constante et d’une gestion proactive des risques associés aux ICPE. La classification Seveso, avec ses exigences spécifiques pour les seuils bas et haut, souligne la nécessité d’une surveillance renforcée des installations présentant des dangers significatifs. 

Enfin, les chiffres clés concernant le nombre d’ICPE en France et les efforts d’inspection démontrent l’engagement des autorités à garantir la conformité et à protéger la santé des populations. Une compréhension approfondie des ICPE et de leur réglementation est essentielle pour les professionnels responsables de la gestion des risques et de la conformité au sein de ces entreprises. 

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